Vous venez de prendre un poste de dirigeant ou de reprendre une entreprise ? Félicitations ! Attention toutefois à ne pas vous prendre les pieds dans le tapis... Nos conseils pour une passation réussie.
Vous voici à la tête d'un service ou d'une société, et vous ne savez pas très bien comment asseoir votre nouveau pouvoir, sans mettre à mal le travail réalisé par votre prédécesseur.
Une prise de poste, qui s'accompagne d'une période de « tuilage » obligatoire, est certes souvent délicate. Pour celle/celui qui arrive, comme celle/celui qui part. On assiste alors très souvent à une confrontation des egos. Suivie d'une guérilla qui va à l'encontre des intérêts de chaque partie et, surtout, de l'intérêt général, à savoir de l'entreprise et des équipes en place.
Quelles sont les bonnes postures à adopter ?
Les Postures à adopter pour la reprise d'un poste
Respecter le timing des 90 jours.
Si une transmission de poste ou d'entreprise est presque toujours associée à la fameuse période des « 90 jours », c'est précisément parce qu'il s'agit d'une phase de « cohabitation » décisive pendant laquelle une communication interne réussie est essentielle. Le temps nécessaire pour observer, écouter, découvrir les jeux d'acteurs... Et ce afin d'être en mesure de mieux décider ensuite, de gagner plus facilement l'adhésion de tous, et de valoriser ce qui a été fait avant vous.
Co-construire, un plan d'actions avec votre prédécesseur.
Riche des informations de votre prédécesseur, son expérience, vous obteindrez plus rapidement les résultats attendus. Vous appréhenderez ainsi votre fonction dans les meilleures conditions possibles. En posant les bases du respect des réalisations passées, en adoptant le réalisme que requiert la situation présente, et en semant les graines de vos succès à venir. Autant de forces sur lesquelles vos collaborateurs pourront s'appuyer, et vous donneront de la crédibilité.
Rédiger « un rapport d'étonnement ».
Ce rapport s'alimente au fil de l'eau. Tant que vous avez un regard nouveau, il est précieux dans la prise de recul et le bilan de la période d'essai après quelques mois...
La posture de la personne qui passe le témoin.
Vous partez, adoptez donc le comportement adéquat en faisant « place nette » dès le premier jour (débarrassez par exemple votre bureau), mais tout en accompagnant bien sûr la transition avec bienveillance et générosité. Envers les équipes, pour lesquelles vous pouvez rester en appui pendant une durée variable selon la nature du poste ou de la reprise d'entreprise (généralement entre deux et six mois). Et envers votre successeur, dont vous devez faciliter la prise de poste en confortant le/votre choix face aux équipes ou clients, qui pourraient naturellement douter si votre expertise, personnalité ou valeurs sont différentes. Ainsi qu'en le présentant à votre écosystème.
Postures à éviter
La première erreur consiste à vouloir affirmer son pouvoir tout de suite, et tout azimut ! Vous venez d'arriver et ne connaissez, par définition, pas encore parfaitement l'entreprise, son organisation, votre fonction, vos équipes, ou encore vos clients. Écarter immédiatement de toutes les décisions ou informations l'ancien « tenant du titre » revient à se priver de la personne qui détient de nombreuses informations précieuses et a souvent su gagné la confiance des clients, partenaires, équipes. Une attitude « colonialiste » qui peut être lourde de conséquences...
Autre piège, confondre vitesse et précipitation. Votre envie, ou peut-être même les injonctions de votre direction, vous incite à agir vite. Compréhensible. Ne négligez pourtant pas le facteur « temps ». La qualité des relations tissées par votre prédécesseur s'est faite dans la durée, elles ne peuvent donc se transmettre aussi rapidement. Gagner la confiance des collaborateurs et clients, se construit, elle aussi, dans le temps...
En conclusion ?
Donnez le temps au temps, en respectant chacun dans son nouveau rôle, ce qui a été fait par celui qui part, comme les nouvelles orientations de celui qui arrive. Prenez le temps de construire en gagnant la confiance de vos équipes et clients.
Bref, faîtes preuve d'empathie, qualité essentielle à tout dirigeant, et méfiez-vous du moteur qui pourrait vous conduire à faire les mauvais choix : l'orgueil, ou son pendant, le manque de confiance en soi.